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Сила воли ведет к действию, а позитивные действия формируют позитивное отношение


Как определить диапазон голоса - ваш вокал


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Как цель узнает о ваших желаниях прежде, чем вы начнете действовать. Как компании прогнозируют привычки и манипулируют ими


Целительная привычка


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Противоречивые взгляды на качества, присущие мужчинам


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Как победить свой возраст? Восемь уникальных способов, которые помогут достичь долголетия


Как слышать голос Бога


Классификация ожирения по ИМТ (ВОЗ)


Глава 3. Завет мужчины с женщиной


Оси и плоскости тела человека


Оси и плоскости тела человека - Тело человека состоит из определенных топографических частей и участков, в которых расположены органы, мышцы, сосуды, нервы и т.д.


Отёска стен и прирубка косяков Отёска стен и прирубка косяков - Когда на доме не достаёт окон и дверей, красивое высокое крыльцо ещё только в воображении, приходится подниматься с улицы в дом по трапу.


Дифференциальные уравнения второго порядка (модель рынка с прогнозируемыми ценами) Дифференциальные уравнения второго порядка (модель рынка с прогнозируемыми ценами) - В простых моделях рынка спрос и предложение обычно полагают зависящими только от текущей цены на товар.

Les groupements analytiques





Le fr. De nos jours qui a des tendences analytiques tres prononcées abonde en périphrase de toute sorte : verbale, nominale, adverbale, prépositive, conjontive. La major partie de ces périphrases est conforme à la syntaxe de fr. Moderne ce qui pérmer de les raporter aux locutions analytiques. Ce sont des loc. à signification fraséologiquement liés (subire en combinéson avec un grand nombre de substantif donne des locutions conformes à la syntaxe contamporain – subire un examen))

Les locution proverbiales portent la valeur expressive.

Ces groupements des mots constituent en groupe àpart dans la phraséologie française le groupe de locution proverbiale. Ces loc. Different par le degré de la soudure de leur parties composantes. Pour la plupar des cas ce sont des groupement synthétiquaux-analytiques:le leux ne vaut pas la chendelle. On y voit nombre de comparesons toutes faites : écrire comme un chat, simple comme bonjour, vivre comme chat et chien. Les locution proverbiales françaises sont souvent basées sur un autre lexique que leur équivalents russes ce qui explique par les particularitées de la structure lexique et grammaticale de 2 langue par des faits hystoriques.

Les locution proverbiales absorbent l’individualité des mots sans les priver de sens. Les mots isolés gardent dans les locution proverbiales de ce type une certaine indépendence mais ils sont strictement limités dans leur emploie, leur place est fixé. Ces locution proverbiales sont habituellement homonymes aux groupements des mots correspondants libres. Au point de vue des voies de leur formation on peut répartire les locutions proverbiales en quelques types donc d’apres les voies de leur formation : 1. les locutions fondées sur l’emploie métaphorique d’un groupement de mot autrefois libre. Ces groupements constituent le group le plus nombreux de locutions (déchirer la main qui mourit, donner la œf pour avoir un beuf). 2. les locutions fondées sur l’emploie métonimique (vint têtes vint avis).3. les locutions fondées sur une hyperbole (faire d ‘une mouche un éléphant, ne savoir rien de rien).

4. les pléonasmes à « e » seuls peuvent constituer l’ intégrités sémantiques d’une locution phraséologique (une seul et meme personne, pour et contre).

5. les locutions fondées le jeux de mots des calembours (emable comme une porte de prison).

8. Outre la clasification sémantique basé su le degré de la fusion des composants d’une locution il existe encore la clasification structurale des groupements stsbles :

1 type – locutions nominales (coup de main, le face à face, arme blanche).

2 type – les locutions verbales (avoir soif, entrer en contact, juire de la lumière,).

3 type – les locutions pronominales (tout le monde, quelque chose).

4 type - les locutions adverbiales (tout à coup, jamais de la vie, à peut pret).

5 type – les locutions prépositives (grace à, sous les yeux de, sur le dos de).

6 type – les locutions conjouctives (en temps que, à mesure que).

7 type – les locutions intérgéctives (ma fois, misère de ma vie, dès cloup).

Les antonymes

Les antonymes sont des vocables à sens opposé qui expriment des notions contraires. Les choses qui n'ont rien de commun entre ne peuvent pas être contraires, par exemple : pierre et livre, lampe et pain, Par contre, bon et mauvais, toujours et jamais, sont des antonymes car ils expriment des notions contraires. Les oppositions entre deux choses homogènes peuvent être de différente nature.

1. Le type d'antonymes le plus répandu repose sur des opositions graduelles, qualitatives ou quantitatives. Dans ces cas on est en présence d'une valeur négative opposée à une valeur positive de même intensité, et l'inverse :longcourt, amourhaine, froidchaud, amiennemi

Les contraires de ce type peuvent avoir des degrés d'intensité différents:

minuscule <—petit «— / —► grand —> colossal

magnifique <— beau I —> laid —* horrible

2. Les dénominations des notions sociales, des groupes antagonistes de la société humaine, qui s'opposent l'une à l'autre pendant des siècles, peuvent être des antonymes : richepauvre ; aristocrateplébéien ; oppresseuropprimé ; réactionnairerévo­lutionnaire, etc.

3. Un grand nombre d'antonymes sont liés à des notions spatiales ; ils désignent ce qui est dirigé en sens inverse, ce qui occupe les points opposés dans l'espace :la droitela gauche, le sudle nord, l'ouest — /'est, le hautle bas.

4. On considère comme antonymes les vocables qui expriment des notions excluant l'une l'autre qui ne peuvent exister simultanément, ces antonymes sont appelés complémentaires. Tels sont :présenceabsence,

guerrepaix, mouvementimmobilité.

L'antonymie partielle.

Tout comme les synonymes, les anto­nymes peuvent être partiels. Les mots polysémiques peuvent avoir des antonymes dans chacune de leurs acceptions. Ainsi le mot bouillant signifie: 1. «ce qui bout» ; 2. «actif, ardent, emporté».

Les morphèmes antonymiques.Généralement les antonymes ont des racines différentes. Mais il y en a qui sont formés à l'aide de pré­fixes et de suffixes qui communiquent au mot dérivé un sens contraire à celui de la racine. Ce sont, par exemple, les préfixes - (et ses variantes : dés-, dis-); in- (et ses variantes : im-, ir-, il-) et autres : responsableirresponsable, plaisir – déplaisir, réelirréel. Comme règle, la dérivation formative ne change rien à l'antonymie des racines : beaubeauté / entrerentrée / sortirsortie



Les synonimes

Au cours de son développement historique la langue devient un ins­trument de communication de plus en plus parfait. La richesse de la syno­nymie, en particulier, témoigne de la richesse de la langue en entier. Les synonimes sont des mots qui ont les significations raprochées ou identiques.

La synonymie absolue et relative.Les synonymes absolus présentent dans les différentes terminologies (désinence et terminaison en grammaire, phonème voisée ou sonore, voyelle labiale ou arrondie, consonne spirante, fricative ou constrictive en phonétique). La synonymie absolue est aussi caractéristique de l'argotç.Généralement la synonymie n'est que relative. En effet, les synonymes servent à rendre nos idées, nos sentiments d'une manière plus précise, plus vive et nuancée. Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéo­graphiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire).Les variations affectives.Il existe plusieurs synonymes pour rendre la notion de enfant. Le mot enfant est neutre, le mot bambin désigne un petit enfant avec une nuance de sympathie ou d'intérêt ; le mot gosse traduit la sympathie du locuteur, mais il comporte en même temps une nuance de supériorité et de dédain ; quand on veut parler à un petit garçon sur un ton amical et un peu protecteur, on peut appeler petit bonhomme ; le mot galopin est employé généralement dans un sens péjoratif, quant à garnement, il est nettement dépréciatif.Les variations stylistico-fonctionnelles. Le choix des mots dépend dans chaque cas concret des circonstances, du caractère de l'énoncé. On ne se sert pas du même vocabulaire dans un livre scientifique, une lettre officielle ou intime, une conversation avec une personne âgée ou avec un enfant. Les mots appartiennent à l'un ou l'autre style de la langue écrite ou parlée ; ils peuvent être neutres, nobles, familiers ou vulgaires : ils sont tantôt d'un emploi commun, tantôt d'un emploi terminologique. Cette répartition stylistique du vocabulaire donne naissance aux synonymes stylistico-fonctionnels. Il y a des synonymes appartenant à différents genres littéraires : firmament est plus poétique que ciel, génisse plus poétique que vache.Les variations d'emploi. Il y a des synonymes qui se distinguent avant tout par leur environnement linguistique. L'emploi de ces mots avec d'autres est une question d'usage.Les mots travail, labeur sont des synonymes dont les sens sont très proches (labeur indiquerait un travail plus pénible). Les cas sont fréquents où les deux synonymes s'emploient indifféremment dans le même environnement linguistique : vivre de son travail, vivre de son labeur ; immense travail, immense labeur, etc. Toutefois, les conditions d'emploi de ces mots ne sont pas toujours identiques : on dit travaux publics, mais on ne peut pas dire labeurs publics, quoique ces travaux missent être très pénibles ; l'usage n'admet pas une pareille combinaison.Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéo­graphiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire).Très souvent les distinctions des synonymes se situent sur des plans différents. Ainsi, la synonymie affective est étroitement liée à la synonymie fonctionnelle et idéographique ; la valeur affective de tel ou tel mot dépend de son emploi fonctionnel et de son contenu notionnel. Par exemple,dans la série des synonymes exprimant la notion de visage : figure, frimousse, minois, trogne, gueule, mufle, etc., la nuance de tendresse renfermée dans les mots frimousse, minois s'explique par leur valeur idéographique, puisqu'ils ne peuvent s'appliquer qu'à la figure d'un enfant ou d'une très jeune fille ; l'aversion rendue par les mots gueule, mufle, etc. est due à ce que ces mots désignent au sens propre la « bouche » d'un animal ; ils ne deviennent des synonymes de figure, visage que dans les acceptions figurées, secondaires. D'autre part, la nuance affective d'un mot est parfois le résultat de son appartenance à une sphère d'emploi déterminée. Ainsi, les synonymes du mot amoureuxchipé, mordu, pincé, ont un carac­tère grossier, moqueur, dédaigneux, précisément à cause de leur origine populaire ou argotique.

Les synonymes partiels.Les synonymes peuvent être partiels. Les mots polysémiques peuvent avoir des synonymes dans chacune de leurs acceptions. Ainsi le mot aigre a plusieurs sens dont chacun possède des syno­nymes — pour 1. « qui a une acidité désagréable » les synonymes sont : acide, acerbe, piquant (cf. un goût aigre, un fruit aigre) ; pour 2. « fort et désagréable » (en parlant d'un son, d'une voix) les synonymes sont : aigu, criard, perçant, strident (cf. sa petite voix aigre devint sifflante) ; 3. en parlant de l'air, du vent les synonymes de aigre sont : froid, glacial, glacé, cuisant, vif. Le mot aigre, grâce à sa polysémie, n'entre que partiellement dans les quatre séries indiquées, il est un synonyme partiel de chacune d'entre elles. Mais les autres membres des séries ne le sont aussi que dans des conditions particulières : ainsi, cuisant n'est le synonyme de froid que par rapport au temps, à la température de l'air ; dans les groupes de mots tels que douleur cuisante, remords cuisants, l'adjectif cuisant n'est aucunement un synonyme de froid ou glacial ; de même l'adjectif cuisant n'est plus un synonyme de froid ou de glacial dans leur sens figuré : accueil froid, politesse glaciale, etc. Les mots froid et cuisant deviennent des synonymes dans un emploi particulier, mais ils ne le sont pas dans d'autres cas. C'est ce qu'on appelle « synonymie partielle ».

10. La synonymie des locutions phraséologiques.

Outre les mots la synonymie embrasse des équivalents fonctionnels de mots parmi lesquels des locutions phraséologiques. Ces dernières sont souvent des synonymes de mots isolés. (se replier et s'enfuir - battre en retraite et plier bagage). Les locutions phraséologiques servent générale­ment à rendre la parole plus colorée : tailler une bavette, savonner la tête à qn, battre la breloque, mettre qqn sur la paille, perdre la boussole sont plus évocateurs que bavarder, gronder, divaguer, ruiner et s'affoler. D'autre part, les locutions phraséologiques peuvent aussi former des séries synonymiques. Pour rendre l'idée qu'on est démuni d'argent on dit n 'avoir pas un rond ou être à sec, être sur le sable. La synonymie des groupements phraséologiques est caractérisée par quelques traits particuliers. La synonymie idéographique n'est pas caractéristique de la phraséologie qui est utilisée avant tout à des fins affectives et expressives. Les synonymes phraséolo­giques à valeur affective sont, très nombreux. Les synonymes phraséologiques offrent très souvent des variations stylistico-fonctionnelles : être sans le sou, être dans les vignes (du sei­gneur), essuyer un échec appartiennent au style neutre, alors que respec­tivement être dans la dèche est familier, être bourré comme un coing est populaire et ramasser un bide (en parlant d'un spectacle) s'emploie dans l'argot. Quant à la synonymie partielle elle n'est pas typique des groupements phraséologiques car ces derniers sont rarement polysémiques.

Les origines de la synonymie.L'apparition de nouveaux syno­nymes répond au besoin de nuancer notre pensée. Les dénominations de ces nuances sémantiques sont puisées dans des sources diverses. Parfois c'est l'emprunt à une langue étrangère. Le mot anglais business ou bisness est à présent un synonyme de commerce, affaire ; à côté de salle, vestibule a apparu le mot anglais hall. Il arrive parfois que les doublets étymologiques historiques conser­vent une affinité de sens qui permet de les considérer comme synonymes; ainsi, les adjectifs raide et rigide remontent à un seul adjectif latin rigi-dus. Il n'est pas rare de rencontrer des synonymes formés d'une seule racine, dont l'un contient un affixe et l'autre en est dépourvu ; tels, les substantifs mont et montagne qui sont des synonymes idéographiques. Le mot mont s'emploie plutôt quand on souligne le caractère individuel de l'objet, tandis que le mot montagne a un caractère plus général : descendre une montagne. Mais le plus souvent c'est au développement de la polysémie que la langue doit l'apparition des synonymes. Les mots qui primitivement n'avaient rien de commun entre eux, à la suite de leur évolution séman­tique, dictée par des besoins de communication, viennent à former des séries de synonymes.

 

 

Les tropes.

Les transformations du sens propre de mots vers le sens figuré peuvent etre classer en figure dites tropes. Il faut distinguer 2 espèces de tropes : Les tropes métaphoriques et les tropes métonimiques qui different par le caractère de liens qui asseoient les notions.

La métonymie est la dénomination d'un objet par un autre lié au premier par un rapport de contiguïté. Donc, le lien qui est à la base de la métonymie revêt toujours un caractère réel, objectif. Par métonymie on désigne un objet ou un phénomène essentiellement différent de l'objet ou du phénomène antérieurement désigné par le mot. Les métonymies se laissent classer en types variés selon le caractère du rapport qui leur sert de base. La plupart sont de caractère concret.

1. On prend la partie pour le tout et inversement, le tout pour la partie (synecdoque).

L'homme peut être dénommé par une partie de son corps : С 'est une bonne tête ! C'est un cœur d'or ! Une barbe grise (un vieillard). C'est ainsi qu'ont été formés certains noms de famille : Lecœur, Pied, Lenez. On trouve souvent ce genre de métonymies dans les contes populaires du Moyen Âge : Barbe-Bleue, Fine-Oreille, Belle-Jambe.

Parfois les noms des vêtements, des armes, des instruments de musique ou leurs parties servent à désigner l'homme: les robes noires— (hommes d'église) ; un talon rouge (gentilhomme du XVIIe siècle).

2. On prend le contenant pour le contenu et inversement: la villeétait sur pied, toute la maisonétait en émoi ou les mots ville, maison sont employés pour les habitants de la ville ou de la maison. Les cas où le contenant est dénommé par le contenu sont rares; tels sont un café, un billard.

3. On prend parfois la matière pour la chose fabriquée: le carton n'est pas seulement une pâte de papier mais aussi une boîte pour chapeaux ou chaussures et une espèce de portefeuille à dessin; par les substantifs tels cçaçfer, marbre, bronze désignent tout aussi bien la matière que les objets fabriqués avec ces matières.

4. On prend parfois le producteur pour le produit. Souvent un ouvrage, une création reçoit le nom de l'auteur ou deTlnventeur. On dit un Montaigne pour un recueil des œuvres de l'écrivain, un magnifique Rembrandt. Plus rarement le nom du produit est appliqué au producteur. Pourtant on désigjie un animal par le cri qu'il produit: un coucou, un cri-cri.

5. Un type très fréquent de la métonymie consiste à faire passer certains termes du sens abstrait au sens concret : ameublement — «action de meubler» désigne par métonymie l'ensemble des meubles. De même le nom d'une qualité abstraite peut s'appliquer à la chose ou à la personne possédant cette qualité: un talent, une célébrité, une beauté.

La métaphore.

La métaphore est la dénomination d'un objet par un autre lié au premier par une association de similitude. Par métaphore on désigne un nouvel objet ou phénomène qui, con­trairement à la métonymie, suppose quelque propriété ou trait commun avec l'objet ou le phénomène antérieurement désigné par le mot. La métaphore est un procédé sémantique extrêmement fécond. Tout comme la métonymie elle crée de nouveaux sens et emplois sémanti­ques.

Les métaphores concrètes sont bien fréquentes. Ce sont souvent les noms d'objets qui servent à désigner d'autres objets de la réalité : le nezd'un navire ; le becd'une bouilloire, d'une théière ; les dents d'un peigne. Parmi ce genre de métaphores on peut nommer, en particulier, les substantifs désignant des instruments de travail :

bras — «кронштейн».

Certaines métaphores désignent l'homme par le nom d'un objet concret : С 'est une scie, cette femme! (une personne ennuyeuse); un drôle de zèbre — (un individu bizarre).

Souvent les métaphores désignent l'homme par le nom d'un animal quelconque: un animal, un cochon, un âne, une oie, une pie, une vache,.

À l'origine la métaphore comporte toujours une image. Tout comme les métonymies les métaphores de la langue sont des dénominations directes d'objets ou de phénomènes ou bien des acceptions figurées et émotives (bouton-d'or, bras d'un fauteuil, un petit monstre).

Quelles sont les sources des métaphores? Les métaphores ont à leur base des comparaisons puisées dans tous les domaines de l'activité de l'homme. Chaque profession, chaque métier, chaque occupation est une source intarissable de comparaisons, donc de métaphores. Ainsi le sport a donné naissance à se cabrer, aller à toute bride, tenir le dé (de la conversation), la manquer belle (« la balle » dans le jeu de paume), la chasse a donné: être à l'affût de, ameuter, faire une battue; la vie militaire a engendré: battre en retraite, de politesse.

Les métaphores sont surtout nombreuses dans l'argot. Pour tête on dit boule, cafetière, citron, œuf, pomme, cerise ; pour visage on a hure, façade, bobine ; Cette abondance s'explique par le renouvelle­ment constant de l'argot.

 

 

12. Les voies d’enrichissement du lexique français.

La langue se modifie, se perfectionne en fonction du développement de la société à laquelle elle appartient

Les principales sources de l'enrichissement du vocabulaire sont :

- l'évolution sémantique des vocables (mots et locutions),

- la formation de vocables nouveaux,

- les emprunts.

Les deux premieres voies sont les resourses intérnes

d’enrichissement du lexique, la troisième voie c’est la resourse externe.

Le vocabulaire peut se renouveler à l’aide de la modification ou moultiplication des acceptions des mots (batiment ne signifie pas l’action de batir comme autrefois, mais ce que l’on bati, maison ou navre).

Les transformation à l’intérieur de la société ont pour résultat la creation de vocables nouveaux à l’aide de moyen fournis par la langue meme. Ce sont les formations nouvelles tells que: normalization, kilotonne, aéroport.

14. La polysémie et la monosémie des mots.

Un mot polysémique possède plusieurs sens au niveau de la langue-système à une époque donnée.

Généralement les linguistes reconnaissent que la grande majorité des mots est polysémique, que les mots ont tendance à prendre de nouvelles acceptions.

M. Bréal affirmait que la polysémie est un des indices propres aux mots. Il n'y a guère de limite tranchée entre les sens d'un même mot ; au contraire, ils se rattachent par des liens sémantiques plus ou moins apparents, toujours présents. Tant que les sens, aussi distincts soient-ils, s'unissent par des attaches sémantiques, nous sommes en présence d'un même vocable polysémique. Sitôt que les liens sémantiques qui unissaient les significations d'un vocable se rompent, nous assistons à l'homonymie qui est la limite sémantique d'un mot. À la suite de son évolution historique le mot développe son système de sens, il s'enrichit d'acceptions nouvelles.

La polysémie est précisément la faculté du mot d'avoir simultanément plusieurs sens à une époque donnée.

Le mot peut donc généraliser dans des directions différentes. La faculté du mot d'exprimer simultanément des sens différents pourrait être illustrée par les substantifs drapeau, toilette et perle. Drapeau, diminutif Je drap désignait d'abord 1) un morceau de drap; 2) ce morceau fixé à une hampe est devenu un signe de ralliement pour les soldats, d'où les expressions : le drapeau du régiment, être sous les drapeaux ; 3) plus tard, ce mot a signifié l'emblème d'une nation ; 4) et enfin il a commencé à s'employer dans le sens de «patrie» : défendre le drapeau — « défendre sa patrie».

Quoique les mots soient généralement polysémiques, les gens n'éprouvent aucune difficulté à se comprendre. Cette facilité de la com­préhension est due à la monosémie des mots dans la parole. Donc, le mot est polysémique et monosémique à la fois. Il est généralement polysémi­que comme unité de la langue-système et nécessairement monosémique comme unité de la parole.

1. La monosémie du mot peut être créée par le contexte verbal.

La polysémie des mots est un des traits caractéristiques du français, le contexte y prend une importance particulière comme actualisateur sémantique. Il y a parfois tendance à exagérer le rôle du contexte. L'importance du contexte n'est point absolue. Pris artificiellement à l'état isolé le mot apparaît dans son système sémantique complexe où domine généralement un des sens perçu comme étant le sens central.

2. La monosémie du mot peut être aussi créée par le milieu (local, historique et social). Ainsi dans le Poitou quitter s'emploie pour « laisser ». Dans la région de Saint-Étienne pour rendre l'idée d'« allumer le feu » on dit éclairer le phare.

3. Le sens des mots dépend parfois de l'époque historique à laquelle ces mots sont employés. Au XVIF siècle révolution (du latin revolutio, dérivé de revolvere — «retourner ») était employé en qualité de terme astronomique et signifiait « mouvement d'un corps céleste sur son orbite » ; au XVIIIe siècle ce mot avait déjà un sens politique, mais s'employait comme synonyme de « coup d'état », et seulement au XIXe siècle il a été appliqué aux changements profonds dans la société.

4. Le mot peut acquérir un sens particulier selon le milieu social et professionnel où il a cours.

Le mot opération prend une valeur différente dans la bouche d'un médecin, d'un militaire ou d'un financier. Contrairement aux mots à plusieurs sens qui constituent la majorité du lexique, les mots à sens unique de la langue courante sont relativement peu nombreux. Parmi ces mots il y a ceux du genre de bouleau, platane, frêne, canari, chardonneret, pinson ; chaumière, villa, cottage, yourte, etc. Ce sont généralement des mots désignant des objets ou phénomènes faisant partie de quelque classe plus ou moins restreinte. Pourtant ces mots peuvent aussi acquérir des acceptions nouvelles. Les termes dans le cadre d'une terminologie devraient être monosémiques. C'est une des conditions du bon fonction­nement des termes dans la langue.

15. La restriction, l'extension et le déplacement du sens.

Du point de vue logico-psychologique l'évolution sémantique pré­sente quelques types différents. Ce sont la restriction et l'extension du sens, la métonymie, la métaphore, le glissement de sens qui sont les procès sémantiques fondamentaux éventuellement accompagnés de modifications affectives amenant à l'amélioration ou la péjoration, à l'affaiblissement ou l'intensification du sens des mots.

Nous assistons à la restriction ou à l'extension du sens d'un mot lorsqu'il y a respectivement spécialisation ou généralisation de la notion exprimée. En faisant appel aux composants sémantiques on pourrait représenter la restrictionde sens par la figure suivante : A —> A b où A est la notion de genre, b — l'indice notionnel différentiel, la flèche symbolisant le transfert sémantique. Concrétisons ce modèle par l'exemple du verbe pondre qui à partir du sens primitif de «déposer» (A) a reçu le sens de «déposer (A) des œufs (b)» en parlant des oiseaux et des reptiles.

Avaler (de à et val) dont le premier sens était très étendu — «des­cendre, faire descendre, abaisser» ne signifie aujourd'hui que «faire descendre dans le gosier» ; le sens étymologique apparaît encore dans l'expression en aval de.

Labourer signifiait primitivement «travailler» en général ; on labou­rait non seulement la terre, mais également le bois, les métaux ou autre matière; plus tard le sens de ce verbe s'est restreint, il ne signifie que «travailler la terre ».

Ces exemples démontrent que la restriction du sens est une consé­quence de la réduction de la fonction nominative du mot qui de l'expression d'une notion de genre passe à l'expression d'une notion d'espèce. L'extension du sens présente un mouvement contraire dû à ce que le mot reçoit une plus grande liberté quant à sa fonction nominative : on assiste à la transformation d'une notion d'espèce en une notion de genre.

La figure représentant le processus d'extension de sens sera Ab->A:

Fruit signifiait «résultat d'un travail» (en latin), puis «produit de la floraison», et de nouveau — «résultat d'un travail».

Dame est passé du sens de « femme de haute naissance » au sens de « femme » tout court. La restriction et l'extension du sens sont le plus souvent le résultat du changement de l'aire d'emploi d'un mot qui passe d'une sphère de l'activité humaine dans une autre. Généralement ces procès sémantiques n'amènent guère à la polysémie.

L'amélioration et la péjoration du sens.

Les processus séman­tiques examinés jusqu'ici représentent des modifications d'ordre logique. Ils sont parfois accompagnés de modulations affectives qui portent sur le contenu sémantique des mots en lui ajoutant des nuances favorables ou défavorables.

Un mot dont le sens primitif est neutre peut prendre une nuance défavorable. Les causes de la dégradation du sens sont différentes. On peut noter, entre autres, l'attitude dédaigneuse que manifestent les représentants des classes dirigeantes à l'égard de certains métiers, de certaines occupations. Le mot rustre qui signifie encore parfois «un campagnard, un paysan » est surtout pris en mauvaise part, dans le sens d'« homme grossier ». Un brigand désignait jadis «un soldat allant à pied et faisant partie d'une brigade » ; aujourd'hui il a un sens nettement négatif «un voleur ». Les noms de nations et de peuples acquièrent aussi parfois un sens péjoratif non sans l'influence des idées chauvinistes et nationalistes que nourrit la bourgeoisie réactionnaire. Ainsi Bohémien devient le synonyme de « fripon, filou » ; gaulois a parfois le sens le « scabreux, grivois ». Des mots empruntés aux langues étrangères sont souvent dégradés: rosse (empr. de l'ail. Ross — « coursier ») signifie « mauvais cheval ». Parfois la dégradation du sens est due à ce que l'objet ou le phéno­mène désigné par le mot évoque des associations négatives. Ainsi, oie ' devient le synonyme de « personne sans intelligence » ; sale — signifie « qui blesse la pudeur ». Un euphémisme' est un mot ou une expression employé à dessein 1 afin d'éviter l'évocation d'une réalité désagréable ou choquante. L'emploi euphémique d'un mot aboutit à la modification de la structure sémantique de ce dernier. Les mots peuvent subir une évolution sémantique opposée ; ils peuvent améliorer leur sens. Toutefois ces sont moins fréquents. Ce sont parfois des mots dont le sens primitif est neutre et qui au cours de leur développement prennent une nuance favorable. Un cas inté­ressant est offert par l'évolution sémantique du mot bougre qui provient du latin Bulgarus ou autrement dit « un Bulgare ». Parmi les Bulgares on comptait un grand nombre d'hérétiques. De là le mot bougre a signifié « hérétique » ; du sens d'« hérétique » on en est venu au sens d'« homme débauché », et encore de « fripon, filou » ; pourtant plus tard la nuance péjorative du mot s'est affaiblie et il a commencé à se nuancer favorable­ment ; aujourd'hui on dit C'est un bon bougre ! dans le sens d'« homme à cœur ouvert, franc et sympathique ». L'adverbe bougrement exprime le degré supérieur de la manifestation d'une qualité : С 'est bougrement joli ! Le mot chien a subi une évolution analogue. Au sens figuré ce mot a été marqué d'une nuance défavorable. On dit encore aujourd'hui avoir une humeur de chien, il fait un temps de chien. Mais au XIXe siècle le mot chien commence à prendre une valeur positive ; et on dit familièrement avoir du chien pour « avoir du charme ».

 

16.La dérivation impropre.

La dérivation impropre est le procédé par lequel on tire d'un mot existant un autre mot en lui attribuant simplement une fonction nouvelle. Par ce procédé on crée un nouveau mot à partir d'une des formes d'un mot ancien en la faisant passer dans une autre catégorie grammaticale ou lexico-gramma- ticale. Tels sont le bien, le souper, des fers, un radio, tirés de bien, souper, fer, radio.

La dérivation impropre est fort productive en français moderne. On forme facilement des mots nouveaux qui reçoivent les caractéristiques d'une autre partie du discours.

Les substantifs peuvent être obtenus de diverses parties du discours:

- d'adjectifs qualificatifs : le calme, le beau, le rouge à lèvres;

- de verbes : le coucher du soleil, le souper, le devoir, l'être;

- de participes présents : un participant, un manifestant, un représentant, un sympathisant, un collant;

- d'adverbes : le bien, le mal, lepeu ;

- de mots non-autonomes: les pour et les contre, prendre le dessus,.

Les adjetifs peuvent aussi provenir d'autres parties du discours :

- de substantifs : un costume perle, un ruban rose, un chapeau paille;

- de participes présents : une personne charmante, des enfants obéissants ;

- de participes passés: un soldat blessé, des doigts effilés, une ville atomisée, des vols habités.

Les adverbes peuvent être tirés

- d'adjectifs : il a fort bien travaillé ;

- de prépositions : n'avoir rien contre ; courir après.

Les interjections peuvent être obtenues

- de substantifs : dame!, peste !, diable ! ;

- de verbe s à l'impératif et au subjonctif: tiens !, va !, allons !, soit !

Signalons à part la création des verbes tels que patronner, lyncher, parrainer de même que blanchir tirés de nominaux patron, Lynch (loi, de), parrain, blanche (blanc). Les linguistes français rangent d'ordinaire ce moyen de formation parmi la suffixation. Cependant les finales -er et -ir ne sont pas des suffixes au même titre que ceux qui ont été examinés précédemment ; elles n'entrent pas dans la partie lexicale des verbes. La formation du type patron > patronn-er, blanche > blanch-ir offre un cas particulier de dérivation impropre où à partir d'un nom (substantif ou adjectif) on forme une base verbale. Ce type de formation est parmi les plus productifs dans le français d'aujourd'hui, (cf., bachoter, court-circuiter, paniquer, tester, tangenter — « longer, côtoyer », surfer, vamper). Les mots apparus à la suite de la dérivation impropre peuvent être interprétés comme étant formés avec un suffixe zéro. L'affixe zéro apparaît dans les cas où son absence est significative ; il est alors commutable avec les formants (dans notre cas les suffixes) expli­cites, (cf. calmele calme et tendretendresse, modestemodestie, etc.) Donc, la structure de la signification du dérivé est plus complexe que celle du mot générateur ce qui en principe est la condition minimale nécessaire qui signale la présence d'une formation dérivée.

Le passage d'un mot d'une partie du discours dans une autre à la suite d'une ellipse est aussi bien fréquent de nos jours une [ville] capitale, une [voiture] automobile, un [avion] supersonique.

17. La formation des mots et son rôle dans l'enrichissement lexi­cal.

La formation des mots est une source féconde de l'enrichissement du vocabulaire français. Tout comme l'évolution sémantique la formation des mots nouveaux sert à la communication de nos idées et de nos sentiments. Elle est aussi largement utilisée dans des buts expressifs, comme moyen stylistique.

Parmi les causes de la formation des mots nouveaux il faut nommer les changements perpétuels survenus à l'intérieur de la société, les innovations multiples qui exigent une dénomination. L'intensité de l'enrichissement du vocabulaire au cours des siècles a connu des hauts et des bas. De nos jours la «créativité» est devenue particulièrement intense. Cela s'explique, d'une part, par la révolution scientifique et technique, d'autre part, par l'accès des larges masses à l'enseignement, aux mass media.

Sur quelle base repose la créativité lexicale? Ainsi J. Damourette et E. Pichon affirmaient que «chaque Français sent en soi le pouvoir de donner du sens à des syllabes spontanément venues se présenter à lui sans qu'il les ait auparavant jamais entendu employer par un autre...»

A. Sauvageot croit également possible de construire de toutes pièces des radicaux nouveaux au moyen de combinaisons de phonèmes existants, assemblés « selon les règles de notre prononciation ». Pourtant la plupart des linguistes estiment qu'il n'y a guère de vocables sans étymologie.

Les modèles de formation agissent généralement au cours de longs siècles, toutefois leur stabilité n'est que relative : certains disparaissent substitués par d'autres, nouvellement parus. Ces changements dans le système de formation se font très lentement en comparaison du renouvel­lement du vocabulaire. Au XXe siècle on signale l'apparition de plusieurs suffixes. De l'an­glais, dont l'influence devient prépondérante, on emprunte

-ing, -er.Notons encore le suffixe -rama,extrait de panorama, très en vogue dans la publicité.Sous l'influence de l'anglais, apparaît un nouveau modèle de for­mation de mots composés: nord-africain, sud-américain qui sont les équivalents des groupements de mots «de l'Afrique du nord», «de l'Amérique du sud». Les modifications portent parfois sur tout un procédé de formation qui peut subitement acquérir une vigueur dont il étaitdépourvu jusque-là. Les procédés de formation des mots énumérés au début de ce paragra­phe pourraient être répartis en quelques types : procédés morphologiques, phonético-morphologiques et phonétiques. Les premiers sont les suffixation et préfixation,parasynthétique, régressive, impropre, la composition ; les seconds — les télescopages, l'abréviation ; le dernier — l'onomatopée ; ajoutons encore le redoublement et la défor­mation des mots.

La composition.

Ce procédé de formation, est moins productif que la dérivation affixale, mais occupe une place importante dans le système formatif du français d'aujourd'hui. La composition est interprétée de façon différente en linguistique.

Selon une conception très répandue un mot composé en français n'est pas seulement celui qui est formé par l'adjonction de bases différentes, mais n'importe quelle expression qui présente un groupement constant et usuel exprimant une notion, un seul concept. C'est pourquoi les locutions telles que chemin defer, boîte aux lettres, pomme de terre, etc., sont parfois traitées de mots composés.

Dans la linguistique russe si chaque mot exprime effectivement une notion, un concept, il serait abusif d'affirmer que n'importe quelle expression ou locution exprimant une notion serait un mot. Selon l'académicien V.V. Vinogradov les groupes tels que chemin defer, salle à manger, avoir envie ne sont guère des mots composés, mais tantôt des unités phraséologiques, qui par leurs fonctions sont souvent des équivalents de mots, tantôt des groupes de mots libres.

Pour le français l'intégrité formelle doit être comprise avant tout comme l'absence de rapports syntaxiques entre les composants d'un vocable qui grammaticalement et phonétiquement fonctionne comme un tout indivisible. Quant à l'écriture liée des mots, elle n'est qu'un indice accessoire, l'orthographe française étant conventionnelle.

Même là où autrefois on avait un groupe de mots on peut se trouver aujourd'hui en présence d'un mot composé dont les éléments n'offrent plus de rapport syntaxique. Tel est le cas de rouge-gorge. Les rapports syntaxiques qui existaient dans l'ancien français entre les éléments de cette formation ne correspondent plus à ceux du français moderne ; cela signifie qu'il n'y a plus aujourd'hui de rapport syntaxique à l'intérieur de ce vocable qui est devenu à la suite de son développement historique un mot composé. Le s que l'élément rouge prend au pluriel (rouges-gorges) n'est point la marque d'un rapport syntaxique actuel, mais rien autre qu'un vestige de l'ancien rapport syntaxique conservé par l'orthographe tradi­tionnelle et retardataire. Les vocables du type de rouge-gorge, doivent être traités de nos jours de mots composés formés par l'adjonction pure et simple de bases formatives différentes.

La disparition d'un rapport syntaxique ancien à l'intérieur d'un vocable a souvent pour conséquence que ce dernier constitue un modèle de formation pour la création d'autres mots composés.

19. Les types essentiels de mots composés dans le français moderne.

1. Les mots composés qui ont été originairement formés à l'aide de plusieurs bases formatives : microscope, galvanomètre, bibliophile, gyrophare, téléscaphe. La présence dans ces composés d'éléments latins et grecs leur confère souvent une portée internationale. Par contre les autres types de mots composés sont des créations populaires d'un large emploi.

2. Les substantifs composés dont le premier élément est étymolo-giquement un verbe transitif, le second — un substantif exprimant le régime de l'action : hochequeue, presse-purée, presse-papier, monte-charge, porte-clefs, tire-bouchon, porte-plume. Parmi les formations récentes nommons : lave-linge, lave-glace, lave-vaisselle, porte-bébé.

3. Les autres types de composés sont moins productifs. Ce peuvent être des composés représentant des substantifs formés à l'origine d'un substantif et d'un adjectif dont l'ordre réciproque est archaïque : rouge-gorge, blanc-bec.

4. Un groupe semblable de composés comprend des adjectifs formés historiquement d'un participe précédé d'un adverbe : bienveillant, bien­séant, maldisant, malfamé.

5. Un autre type de composés correspond à un substantif précédé d'une préposition ou d'un adverbe : avant-scène, après-dîner, contrepoison.

Dans le français moderne tous ces types de composés peuvent être considérés comme étant directement formés par la simple adjonction de bases formatives différentes.

 

20. La préfixation et la suffixation.

Tout comme des suffixes les préfixes sont caractérisés par un sens plus général que celui des bases formatives, ce qui leur permet de fonctionner en qualité d'éléments constants d'un modèle de formation. Les préfixes et les suffixes ne servent jamais de base de formation. On ne saurait créer de mots nouveaux à partir d'un préfixe ou d'un suffixe ; les combinaisons « base formative + suffixe » et « préfixe + base formative » sont normales, alors que la combinaison « préfixe + suffixe » est impossible.

À côté de ces traits communs les préfixes et les suffixes possèdent des particularités différentielles. La soudure et l'interdépendance sémantique entre le suffixe et la base formative atteignent un très haut degré qui font que le sens du dérivé se trouve généralement transformé en comparaison du sens du mot générateur. En effet, un journaliste n'est pas une variété de journal, mais « une personne qui écrit ou travaille dans un journal ». Quant au préfixe, il conserve le plus souvent une certaine autonomie sémantique par rapport à la base formative dont il ne fera que modifier le sens : superfin signifie « très fin ».

Le suffixe a enfin un pouvoir classificateur dont le préfixe est généralement dépourvu. Si le suffixe fait le plus souvent passer le mot qu'il forme dans une partie du discours (orientation <orienter), le préfixe sert largement à créer des mots nouveaux dans le cadre de la même partie du discours (irresponsable <responsable).

Il est à noter que les formations préfixales sont moins fréquentes et moins productives par comparaison aux formations suffixales.

 

22. L'abréviation.

Le français parlé qui de tout temps a répugné aux mots trop longs continue à les abréger, surtout lorsque l'aspect en révèle l'origine savante. Cette tendance à l'abréviation s'est considérablement accrue depuis la fin du XIXe siècle.

On distingue différents types d'abréviations. Parmi les plus fréquen­tes sont les troncatures telles que amphithéâtre] — « salle de cours », auto[mobile], cyclo [moteur], barofmètre], dactylo [graphe], kilogramme], qu'on forme en laissant tomber le deuxième élément d'un mot composé. Ces formations apparues dans le parler du peuple de Paris pénètrent de plus en plus souvent dans la langue littéraire. Ce mouvement est allé encore plus loin : on rejette une ou plusieurs dernières syllabes sans se soucier de ce que ces syllabes représentent ou non un morphème. L'abréviation s'effectue même lorsque les syllabes retranchées paraissent être indissolublement liées au corps même du mot af[faire], anar[chiste], accu[mulateur], baccalauréat], collabo [ration-niste], déb [utante] — « jeune fille qui débute dans la vie mondaine », puis « très jeune fille », édito[rial], fac[ulté], fortification], imper[méable], labo[ratoire], 'Huma [nité] et même Saint-Ex (Saint-Exupéry).

Parfois on remplace ces syllabes retranchées par un -o final qui repré­sente un pseudo-suffixe populaire : anarcho < anarchiste, apéro < apéritif, camaro < camarade, convalo < convalescent, mécano < mécanicien, métallo < métallurgiste, Montparno < Montparnasse, populo < populaire, proprio < propriétaire.

Généralement on réduit le mot par l'ablation des syllabes finales (apocope), toutefois l'ablation des syllabes initiales (aphérèse) est possi­ble : pitaine < capitaine, cipal < (gardé) municipal, Ricain < Américain.

Un tout autre type d'abréviations est représenté par des mots formés par la prononciation des lettres ou des syllabes initiales des composants de quelque locution, par exemple : C.G.T. — « Confédération générale du travail », O.N. U. — « Organisation des nations unies », PDG — « Président-directeur général », ТОМ— « Territoires d'Outre-Mer». La création de sigles est une des tendances les plus accusées du français actuel qui s'est surtout manifestée à partir de la deuxième moitié du XXe siècle.

Par l'abréviation on ne forme pas tant des mots nouveaux que des variantes, généralement des variantes stylistiques de mots existants. Si métro, auto, cinéma, stylo, dactylo ont effectivement enrichi le français en triomphant de leurs formes complètes initiales,prof, récré, perme, colon, expo ne sont que des variantes stylistiques as profes­seur, récréation, permission, colonel, exposition. Il en est de même pour les sigles qui présentent « les doubles » des locutions correspondantes.

23. La formation des mots par préfixes.

Parmi les formations préfixales la première place revient aux ver­bes.

La préfixation des verbes.Parmi les préfixes verbaux les plus productifs il faut nommer -, dés-et r(e)- et la variante ré-. en- (em-) , a, mé- (mes-), contre-: contredire, trans-, ex-, in- (im-), sou-,

Les verbes préfixés sont généralement tirés de verbes, plus rarement de substantifs et d ' adj ectifs.

La préfixation des substantifs.Les formations préfixales sont beaucoup plus rares parmi les substantifs que les formations suffixales.

Les préfixes des substantifs les plus répandus sont ceux qui commu­niquent aux dérivés un sens opposé à celui du mot primitif : dé- (dés-), dis-, in- (im-, ir-, il-), mes-: désordre, désespoir, disproportion, inculture, incroyance, impuissance, irrespect.

Les préfixes les plus productifs de ce groupe sont : anti-qui signifie « dirigé contre » et non-qui confère aux dérivés un sens négatif : antifascisme, antivirus ; non-participation, non-spécialiste.

Le préfixe re-, ré-participe tout autant à la formation des substantifs que des verbes: réapprentissage, réexamen, reculturation.

Parmi les préfixes productifs viennent aussi se ranger co- qui rend l'idée de concomitance et de simultanéité : coexistence, coproduction ; auto-qui signifie « lui-même, par lui-même » : autodéfense, autoguidage; rétro-correspondant à « en arrière » : rétrovision; mono-« un seul »: monobloc, monorail ; bi-----« deux, deux fois » ; biréacteur ; tri-----«trois, trois fois» : triporteur, triplan ; quadri-----«quatre, quatre fois»: quadrimoteur;

poly— « plusieurs, nombreux »: polyculture.

Signalons à part les préfixes d'intensité super-, sur-, hyper-, ultra-, méga(Io): superproduction, supermagasin, surcocktail, hypermarché ;

La préfixation des adjectifs.

Tout comme pour les substantifs les préfixes des adjectifs les plus répandus et productifs sont ceux qui communiquent aux dérivés un sens opposé à celui du mot primitif : in-(et ses variantes), anti-, non-, a-.Les préfixes d'intensité, dont surtout archi-, sur-, extra-, hyper-, super-sont aussi fort productifs dans la formation des adjectifs. La productivité des autres préfixes paraît être plus restreinte.

 

 

24. La dérivation par suffixes. Généralités.

La dérivation suffixale est un procédé de formation bien vivant et productif dans le français contemporain.

Pourtant les suffixes moins productifs ne sont pas sans importance, eux non plus, dans le français d'aujourd'hui. C'est que ces suffixes, qui étaient jadis bien productifs, ont enrichi le vocabulaire d'un grand nombre de mots qui ont reçu un large emploi ; certains de ces mots font partie du fonds usuel du vocabulaire. Entre autres, on peut signaler les dérivés avec les suffixes peu productifs aujourd'hui, néanmoins fort répandus. Parmi ces suffixes nommons -eur(grandeur), -esse(tendresse), -ise(franchise), etc. Les parties du discours sont à un point différent sujettes à la suffixa­tion. Ce sont surtout les nominaux (substantifs, adjectifs, adverbes). Les verbes formés à l'aide de suffixes sont moins nombreux.

Les suffixes servant à former des substantifs abstraits.

Les suffixes des substantifs sont fort nombreux. D'après leur fonction sémantique ils se laissent répartir en plusieurs groupes plus ou moins considérables. Nombreux sont surtout les suffixes formant des substantifs à sens abstrait, tels que l'action, la qualité, etc.

Parmi les suffixes formant des substantifs désignant l'action les plus productifs sont -ation, -(e)ment, -age. Une des premières places revient au suffixe -ationavec ses variantes -ition, -tion, -ion. Ce suffixe, et surtout ses variantes -ation, et -isation, est très répandu et productif dans le français contem­porain. Étymologiquement les substantifs avec ce suffixe sont des emprunts au latin ou des dérivés de verbes. Outre l'action les dérivés avec ce suffixe peuvent exprimer l'instru­ment de l'action : procuration; l'objet ou le résultat de l'action '.fondation; le lieu où l'action s'effectue : habitation.

Les dérivés avec ce suffixe peuvent exprimer un processus : evaporation, cicatrisation, habituation. Il peuvent rendre aussi un état : hésitation, humiliation, humanisation.

Le suffixe -(e)ment. Les substantifs avec ce suffixe sont presque exclusivement des dérivés de verbes, avec lesquels ils se trouvent en corrélation : applaudissement <applaudir.

Les dérivés avec le suffixe -(e)mentpeuvent exprimer un processus: bourgeonnement,; un état : découragement.

Le suffixe –age. La majorité des substantifs avec -age sont dérivés de verbes avec lesquels ils sont en corrélaton : labourage <labourer.

Parmi les dérivés avec le suffixe -agequi expriment l'action on peut isoler un groupe désignant « la manière de parler »: bavardage,chuchotage.

Les dérivés avec le suffixe -ageont tendance à exprimer des actions plus particulières, que les verbes correspondants.

Outre ces suffixes qui sont parmi les plus productifs il y en a d'autres. Tels sont les suffixes :

-erie(formé par la contraction de -ieret -ie),: agacerie, criaillerie;

-erie: chaudronnerie, chapellerie, ganterie, boulangerie, crémerie;

-ance (-ence): surveillance, obéissance, délivrance, vengeance;

-ée: tombée, montée, traversée, rentrée, arrivée, tournée ;

-ade: débandade, reculade, promenade, ruade.

Un autre groupe de dérivés avec ce suffixe exprime des actions repré­sentant « une façon de tirer, de faire feu » ; mousquetade, canonnade, fusillade, arquebusade et dont un troisième groupe de dérivés exprime des actions avec une nuance de sens péjorative : turlupinade, fanfaronnade, bravade, bourrade.

Les suffixes servant à former des substantifs concrets.

Les suffixes des substantifs à sens concret constituent un autre groupe con­sidérable.

Un de ces suffixes les plus productifs de notre époque est -istela productivité des suffixes -eur (-euse)et -ateur, -teur (-atrice, -trice)n'a pas été altérée au cours des siècles ;parmi les suffixes bien productifs sont le





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